Le deuil périnatal, la perte d’un bébé avant, pendant ou après la naissance, est une épreuve particulièrement difficile à traverser. Pour les parents confrontés à cette tragédie, il peut être presque impossible de se reconstruire sans souvenir de leur enfant. L’association Souvenange a vu le jour pour répondre à cette souffrance en offrant des photos de qualité, prises et retouchées par des professionnels bénévoles. Ces représentations deviennent un précieux souvenir permettant aux familles de conserver une mémoire douce et émotive de leur enfant décédé.

Depuis sa création en 2014 par Hélène Delabre, l’association Souvenange s’engage à offrir gratuitement des photos aux parents, qu’il s’agisse de photos prises à l’hôpital ou de photos envoyées par la famille elle-même, pour leur permettre de surmonter leur perte. L’engagement de photographes bénévoles à travers la France, notamment depuis 2019 avec le soutien du Studio M de Magali Bauer, est un gage de solidarité et d’humanité.

Découvrir l’association Souvenange

L’engagement photographique de Souvenange

L’association Souvenange est née d’un besoin fondamental : celui de permettre aux parents endeuillés de garder un souvenir doux et respectueux de leur bébé. Les photographes bénévoles de l’association se rendent dans les hôpitaux et maternités sur demande des parents ou suite à un appel des équipes médicales. Ces portraits sont essentiels pour aider à traverser le deuil périnatal et à honorer la mémoire de l’enfant décédé.

Une mission délicate

L’objectif de Souvenange est d’offrir des photos qui permettent de garder des souvenirs précieux, sans choquer ni traumatiser. En effet, les photographies médicales réalisées par le personnel hospitalier sont souvent froides et impersonnelles. Elles ne permettent pas de capturer la beauté et la tendresse des bébés, qui est pourtant le dernier souvenir tangible que les parents peuvent avoir. En prenant des photos douces et respectueuses, les photographes bénévoles de Souvenange permettent aux parents de garder des images tendres du bébé, telles que ses mains, ses pieds ou son visage, qui deviendront des symboles de sa courte existence.

Les témoignages des parents qui ont reçu ces photos sont unanimes : ces clichés leur ont permis de traverser le deuil plus sereinement. Les photos capturent les détails qui comptent pour eux, et la retouche réalisée ensuite adoucit ces images pour qu’elles puissent être montrées à la famille sans choquer.

Mieux comprendre le deuil périnatal

Formation et éthique des photographes bénévoles

Pour garantir des photos respectueuses et de qualité, un photographe bénévole doit suivre une formation spécifique qui inclut quatre modules essentiels. Ces modules sont conçus pour les préparer à l’aspect théorique, législatif et pratique de la prise de vue en contexte de peine. Ainsi, il apprend non seulement les bases techniques de la photographie, mais aussi à manipuler l’enfant avec précaution, à respecter les volontés des parents et à s’adapter à des situations émotionnellement très intenses.

Ils doivent également suivre un code éthique rigoureux, respectant la confidentialité des familles et l’anonymat des mort-nés. Aucune photo ne sera jamais diffusée sans l’accord des parents, et l’association veille à ce que toutes les captures soient traitées avec dignité. Envoyées dans un coffret avec des tirages et une clé USP, elles deviennent des souvenirs précieux que les proches pourront regarder à tout moment pour se remémorer leur enfant.

Le processus de prise de vue et de retouche

Une fois la décision prise, que ce soit à la demande des proches ou de la maternité, les photographes interviennent directement à l’hôpital ou dans la maternité pour capturer des images du bébé décédé. Les parents ont un rôle central dans cette démarche : ils peuvent décider de la forme des clichés, qu’il s’agisse de photos du bébé seul ou en famille. Il est important que les parents se sentent à l’aise et que cette expérience, bien que douloureuse, soit réalisée dans le respect de leur intimité.

Prises de vue : un souvenir respectueux

Lors de la séance, le photographe fait preuve d’une grande délicatesse. Il est essentiel que chaque prise de vue soit réalisée dans un cadre apaisé, sans précipitation. Souvenange s’assure de former ses professionnels pour éviter tout geste brusque ou malaisé et s’assure que les parents peuvent participer de manière active à la création des souvenirs. Ils prennent des clichés qui capturent des détails qui auront une valeur sentimentale pour les proches : les mains, les pieds, le visage, les cheveux, tous ces petits détails qui évoquent la tendresse et la vie.

Retouche : adoucir les stigmates

Une fois les photos prises, l’étape de la retouche commence. Les professionnels travaillent sur les images afin d’adoucir les aspects difficiles, comme les marques laissées par la mort. Ils corrigent les couleurs, l’éclairage et l’environnement pour offrir des photos plus douces, qui ne choqueront pas les proches ni les membres de la famille. Le but est de retirer les éléments médicaux visibles, comme les fils, les appareils, ou tout autre dispositif qui pourrait dénaturer l’image.

Ces retouches permettent également de renforcer la qualité esthétique des clichés, en assurant que chaque cliché est le plus beau et le plus respectueux possible. Une fois la retouche terminée, les photos sont remises aux parents sous forme de tirages papier et d’une clé USB contenant les images en haute définition, généralement dans un délai de deux mois.

Un soutien précieux pour les familles en deuil

L’association Souvenange est aujourd’hui présente partout en France, y compris sur l’île de la Réunion, grâce à son réseau de photographes bénévoles. En 2024, l’association compte 159 membres, dont 149 photographes et retoucheurs bénévoles, et 10 bénévoles non photographes. Ils apportent un soutien essentiel aux parents, en leur offrant la possibilité de garder un souvenir concret de leur enfant, à la fois respectueux et précieux.

Témoignages : un soutien moral

Les témoignages des parents ayant fait appel à l’association soulignent l’impact profond de ces clichés. « Sans ces photos, je n’aurais pas eu de souvenir de mon bébé », déclare Virginie, une mère ayant perdu son enfant à la naissance. « Les photos que nous avons reçues sont tendres, pleines de douceur. Elles nous permettent de montrer notre enfant à la famille, sans causer de traumatisme. » Ces témoignages sont une preuve évidente de l’importance de cette démarche pour les familles endeuillées.

Les images deviennent un témoignage indélébile de l’existence de l’enfant. Elles sont souvent montrées lors des moments familiaux et placées dans les albums de famille, permettant à l’enfant de continuer à exister dans la mémoire collective de la famille. C’est une manière de le faire vivre au-delà de sa disparition.

Distribution et suivi

L’une des particularités de Souvenange est la rapidité avec laquelle les images sont traitées et remises aux parents. Après la séance photo, ils reçoivent leurs tirages dans un coffret, accompagné d’une clé USB. Ce coffret symbolise l’attention et le respect accordés à chaque famille, et la manière dont l’association prend soin de chaque détail, du début à la fin du processus.

L’association Souvenange, grâce à son équipe de bénévoles engagés et professionnels, joue un rôle crucial dans le soutien aux familles endeuillées par un deuil périnatal. En offrant des photos douces et respectueuses, elle permet à chaque parent de garder un souvenir émouvant de leur enfant. Ces images deviennent un moyen essentiel pour surmonter le deuil et pour maintenir la mémoire de l’enfant vivant au sein de la famille. La collaboration avec des photographes comme Magali Bauer et le Studio M renforce l’impact de cette initiative, qui est aujourd’hui reconnue comme un véritable soutien dans le processus de deuil en France.

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